Carlos Castaneda

Le Voyage Définitif – Le Rendez-vous Inéluctable

Dans ce chapitre, Castaneda est consumé par la culpabilité et la dépression suite à la mort de son ami anthropologue, Bill, à qui il n’a jamais répondu à sa dernière lettre. Il cherche don Juan, qui lui révèle qu’il a « vu » le moment de la mort de Bill et qu’il avait précédemment averti Castaneda de l’état déclinant de son ami en décrivant la « brèche » ouverte dans son corps lumineux, un signe visible pour un sorcier. Don Juan réprimande Castaneda pour son manque de « sobriété » et pour avoir cru qu’il avait un temps infini, ce qui l’a conduit à reporter ses remerciements à son ami, le laissant « coincé avec un fantôme à ses trousses ». Le seul recours, explique-t-il, n’est pas une guérison magique mais de garder vivant le souvenir de son ami. Il enseigne ensuite à Castaneda la nature de la tristesse pour un sorcier, l’expliquant comme une force impersonnelle et abstraite de l’infini qui les affecte parce qu’ils n’ont plus de boucliers défensifs. Pour illustrer cela, il raconte l’histoire du Grand Garrick, le comédien le plus drôle du monde, qui, lorsqu’on lui conseille de voir son propre spectacle pour guérir sa mélancolie, révèle son identité, montrant qu’il n’a aucun remède extérieur à sa profonde tristesse.

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Le Voyage Définitif – Le Point de Rupture

Dans ce chapitre, don Juan explique qu’un sorcier a besoin d’un « point de rupture » pour que le silence intérieur s’installe véritablement. Il dit à Castaneda que son point de rupture consiste à quitter ses amis et son mode de vie, lui proposant de « mourir » en s’isolant dans une chambre d’hôtel délabrée jusqu’à ce que sa « personne » — son esprit et ses attachements — disparaisse. Castaneda refuse d’abord, et don Juan le quitte, apparemment pour de bon. Après une période d’euphorie, Castaneda reprend son ancienne vie jusqu’à ce que son identification complète et effrayante avec un ami autodestructeur le pousse à son propre point de rupture. Il loue spontanément une chambre dans un hôtel de Hollywood et y reste des mois jusqu’à ce que son ancien moi « meure ». Plus tard, enlisé dans une nouvelle vie sans but et envisageant le suicide, don Juan réapparaît. Il dit à Castaneda qu’il a enfin atteint son point de rupture et lui donne une heure pour dissoudre sa vie actuelle avant de le rencontrer au Mexique. N’arrivant pas à respecter le délai, Castaneda utilise une technique pour atteindre le silence intérieur et « rêve » qu’il est avec don Juan, qui lui confirme qu’il a fait le voyage non pas par un rêve, mais par son silence intérieur.

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Le Voyage Définitif – Les Mesures de la Cognition

Dans ce chapitre, Castaneda explore le conflit entre deux mondes cognitifs : le monde académique du professeur Lorca et le monde des sorciers de don Juan. Il devient un admirateur du professeur Lorca, un universitaire brillant qui donne des conférences sur la nature insulaire des différents systèmes cognitifs. Don Juan le met en garde contre l’admiration à distance et l’exhorte à « tester » le professeur pour voir s’il vit comme un « être qui va mourir », arguant que cette acceptation est la seule façon d’avoir une véritable emprise sur le monde. Le professeur Lorca, bien qu’intellectuellement brillant, propose une étude scientifique pour mesurer et quantifier la cognition des chamans. Don Juan trouve cela risible, expliquant que la cognition d’un sorcier — basée sur la perception directe de l’énergie — est expérientielle et ne peut être mesurée par les outils du monde quotidien. Il conclut que le professeur est un « scientifique immortel » qui, en n’acceptant pas vraiment sa propre mortalité, ne peut saisir la voie des sorciers. Don Juan utilise la métaphore d’un esclave romain chuchotant « toute gloire est éphémère » à un général victorieux, déclarant que pour un sorcier, ce chuchoteur est la mort elle-même, leur conseillère infaillible.

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Le Voyage Définitif – Dire Merci

Dans ce chapitre, don Juan confie à Castaneda une tâche finale avant qu’il ne puisse être « avalé par l’infini » : pour expier sa dette personnelle, il doit retrouver deux femmes de son passé, Patricia Turner et Sandra Flanagan, et offrir à chacune un cadeau qui le laissera sans le sou. Castaneda raconte sa relation chaotique et émotionnellement dévastatrice à trois avec elles, qui s’est terminée par leur fuite les uns des autres. Après avoir engagé un détective privé, il les retrouve toutes les deux à New York. Il rencontre chaque femme et, lors de retrouvailles émouvantes, il accomplit sa tâche en achetant un manteau de vison à Patricia et un break à Sandra. Cependant, au lieu de se sentir libéré, il est submergé par un sentiment renouvelé de perte et d’apitoiement sur lui-même. Lorsqu’il rapporte cela à don Juan, on lui dit de bannir son apitoiement. Castaneda a alors une révélation finale : le véritable but de la tâche n’était pas ses sentiments personnels, mais d’accomplir un acte de magie dans l’esprit d’un guerrier-voyageur — dire merci et au revoir en gardant dans son silence le souvenir de ce qu’il a aimé.

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Le Voyage Définitif – Au-delà de la Syntaxe : Le Placeur

Dans ce chapitre, don Juan initie Castaneda à la technique de sorcellerie de la « récapitulation » — un récit formel et méticuleux de sa vie entière afin de créer un « espace » pour de nouvelles connaissances. Il explique la vision des sorciers de l’univers, où la perception est assemblée au « point d’assemblage » lorsque les filaments d’énergie de la « mer sombre de la conscience » sont interprétés. Le but de la récapitulation est d’offrir ses expériences de vie à cette conscience cosmique au moment de la mort, sauvant ainsi sa force vitale. Pour commencer ce processus, don Juan dit à Castaneda qu’il doit d’abord trouver un « placeur », un souvenir unique et puissamment clair qui illuminera tous les autres. Laissé à cette tâche, Castaneda se souvient vivement d’un événement marquant de son enfance : être un prodige du billard secrètement employé par un joueur notoire, Falelo Quiroga. Cet arrangement culmine lorsque Quiroga exige de manière menaçante que Castaneda perde intentionnellement une partie à gros enjeu. Avant que Castaneda ne soit forcé de choisir, sa famille déménage, laissant le dilemme non résolu. Don Juan explique que ce souvenir est le placeur parfait, car il résume le conflit central et non résolu de la vie de Castaneda : être piégé entre le désir d’embrasser l’infini et l’envie simultanée de s’enfuir.

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Le Voyage Définitif – L’Interaction de l’Énergie sur l’Horizon

Dans ce chapitre final, Castaneda décrit l’aboutissement de sa récapitulation. Le souvenir initial du « placeur » a débloqué un flux de récollections inarrêtable et d’une clarté exaspérante, chacune étant revécue avec une intensité supérieure à l’expérience originale. Il raconte des souvenirs traumatisants d’une chute quasi mortelle d’un échafaudage et d’une rencontre terrifiante avec un chien, réalisant qu’il revivait littéralement les expériences et « sautait » à travers le temps. Don Juan explique que c’est son « vrai mental » qui émerge et qu’une « installation étrangère » s’effondre, un processus qui arrache les sorciers à leur « syntaxe » normale. Plus tard, une série de récollections vives révèle le besoin profondément ancré de Castaneda de contrôler tout le monde autour de lui. Une nuit, ce processus atteint son paroxysme lorsqu’il fait l’expérience de « l’interaction de l’énergie sur l’horizon » que don Juan avait décrite : un point rouge grenade explose en un texte illisible et des voix brouillées. Don Juan confirme que c’était la « prise de contrôle » de l’infini et lui dit qu’il doit maintenant apprendre à « lire l’énergie » directement, une perception qui est un événement « au-delà de la syntaxe de notre langage ».

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Le Voyage Définitif – Voyages à travers la Mer Sombre de la Conscience

Dans ce chapitre final du livre, don Juan explique que Castaneda a accumulé suffisamment de silence intérieur pour entreprendre un « voyage à travers la mer sombre de la conscience », clarifiant que sa précédente rencontre « onirique » était un tel voyage réel. Il différencie cela du « rêve », l’art de déplacer délibérément le point d’assemblage. Guidé par don Juan, Castaneda entreprend un voyage délibéré depuis le silence intérieur, se retrouvant transporté dans une ville Yaqui hostile où il peut comprendre leur langue sans la connaître. Il se retrouve ensuite dans une autre ville, où il perçoit les gens non comme des œufs lumineux, mais comme d’étranges noyaux insectoïdes de formes géométriques. Après ces voyages inexplicables qui brisent la continuité du temps, don Juan explique que c’est l’effet du silence intérieur : il permet de voyager à travers la mer sombre de la conscience, guidé par la force de l’intention.

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Le Voyage Définitif – La Conscience Inorganique

Dans ce dernier chapitre du livre, don Juan révèle qu’il est le chef d’un groupe de quinze sorciers. Il introduit ensuite Castaneda au concept de la « conscience inorganique », expliquant que notre monde est un monde jumeau, coexistant avec un monde complémentaire peuplé d’« êtres inorganiques » — des entités qui possèdent une conscience mais pas d’organisme. Il classifie ensuite ces êtres, distinguant les « cousins germains » de notre monde jumeau des « éclaireurs » ou « explorateurs » des profondeurs de l’univers, dont certains sont appelés « alliés » par les sorciers. Pour offrir à Castaneda une expérience directe, don Juan le guide dans un autre voyage depuis le silence intérieur. Dans le désert de Sonora, Castaneda rencontre deux êtres qui s’identifient comme ses alliés. En les fixant du regard, il est capable de voir au-delà de leur apparence humaine pour percevoir leur vraie forme : des taches de luminosité vibrantes et informes. Don Juan explique que c’est là voir l’énergie directement, et que notre cognition normale limite notre perception en interprétant tout. Il instruit Castaneda de désormais fixer toute apparition avec une attitude inflexible pour voir sa véritable nature énergétique.

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Le Voyage Définitif – La Vue Claire

Dans ce dernier chapitre du livre, Castaneda se trouve dans une impasse, incapable de gérer le monde des gens ordinaires après avoir été influencé par don Juan. Sa nouvelle perception le pousse à juger tout le monde selon les normes d’impeccabilité de don Juan, ce qui entraîne une crise dans sa vie académique et personnelle. Il raconte ses expériences avec un patron gentil mais passif, Ernest Lipton, dont l’impuissance lui rappelle son propre père. Don Juan lui conseille que le problème n’est pas les autres mais sa propre « auto-réflexion ». Le point culminant se produit un jour sur le campus de l’UCLA où Castaneda est submergé par une étrange sensation, perd sa vue normale et, pour la première fois, « voit » consciemment l’énergie directement — percevant les gens comme des sphères lumineuses et poilues. Il a la révélation choquante qu’il a toujours perçu l’énergie de cette manière sans en être conscient. L’expérience se termine par son réveil inexpliqué dans son appartement à des kilomètres de là. Don Juan confirme qu’il a « arrêté le monde », voyagé depuis le silence intérieur et fait l’expérience de la « vue claire » ou de la « perte de la forme humaine », le laissant avec la question exaspérante de savoir ce qui l’avait empêché d’accéder à cette perception toute sa vie.

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Le Voyage Définitif – Les Ombres de Boue

Dans ce dernier chapitre du livre, don Juan présente à Castaneda ce qu’il appelle le « sujet des sujets » : un prédateur venu des profondeurs du cosmos qui a pris le contrôle de la vie humaine. Il explique que les sorciers peuvent voir ces êtres comme des ombres sombres et fugitives, qu’il encourage Castaneda à percevoir. Selon don Juan, ces prédateurs, ou « flyers », consomment la « couche brillante de conscience » qui entoure les êtres humains, ne laissant qu’une frange étroite qui est l’épicentre de notre auto-réflexion. Ils maintiennent les humains dociles et faibles en nous donnant leur mental — une installation étrangère remplie de contradictions, de cupidité et de lâcheté — puis se nourrissent des éclats de conscience produits par nos problèmes futiles et égocentriques. Don Juan déclare que le seul moyen de dissuasion est la discipline, qui rend la conscience d’un sorcier indigeste. Le but ultime est de surcharger le « mental du voltigeur » avec le silence intérieur jusqu’à ce qu’il s’enfuie définitivement. Pour donner à Castaneda une expérience directe, don Juan le guide pour « voir » un voltigeur depuis un état de silence intérieur, ce qui aboutit à une rencontre terrifiante avec une « ombre de boue » gigantesque et bondissante qui laisse Castaneda physiquement et émotionnellement anéanti, pleurant l’impuissance de l’humanité.

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